Ça ira
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Le peupl’en ce jour sans cesse répète:
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Malgré les mutins, tout réussira!
Nos ennemis confus en restent là,
Et nous allons chanter alléluia:
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Quand Boileau jadis du clergé parla.
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Comme un prophète, il a prédit cela.
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Le peupl’en ce jour sans cesse répète:
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Malgré les mutins, tout réussira!
Ça ira, chanson, plutôt anodine, de la période révolutionnaire; musique de Bécourt, paroles de Ladré (ou de Poirier). Quand on y eut ajouté un refrain:
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates à la lanterne.
Ah! Ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates, on les pendra!
qui n’existait pas dans la version primitive, il devint un cri de ralliement pour les éléments les plus chauds.
La musique de cette chanson est née la première : en 1786, Bécourt, violoniste au théâtre Beaujolais composa une joyeuse contredanse qu’il intitula La Carillon national. La reine Marie-Antoinette adorait cet air qu’elle jouait souvent sur son clavecin.Le deuxième acte aura pour cadre le Pont-Neuf… L’un de ces chansonniers, un ancien soldat nommé Ladré, y avait ses assises. C’est lui qui agrémenta la contredanse de Bécourt de paroles révolutionnaires. Le titre et le thème du refrain de cette chanson ont été inspirés par un tic de langage de Benjamin Franklin. On se moquait gentiment du grand homme qui, pendant la guerre d’Indépendance américaine, ne cessait de répéter machinalement, comme pour se donner du courage : “Ça ira ! Ça ira !”